(L’Association Européenne de Counselling (European Association for Counselling/ E A C) a été fondée afin de définir les critères d’une formation européenne au counselling qui soit reconnue par les institutions de la communauté européenne. Le volume horaire requis par l’EAC est de 460 heures.).
« Le counseling, forme d’accompagnement
psychologique et social, désigne une situation dans laquelle deux personnes
entrent en relation, l’une faisant explicitement appel à l’autre en lui
exprimant une demande aux fins de traiter, résoudre, assumer un ou des
problèmes qui la concerne. »
Catherine Tourette-Turgis dans « Le counseling »,,
Paris, PUF, 1996, collection Que sais-je ? , 1996, p. 25.
A la définition générale ci-dessus, la définition du counseling selon l’approche centrée sur la personne
ajoutera les conditions du climat d’accompagnement nécessaires à la survenue du
changement, c’est-à-dire :
« L’accompagnement psychologique aura plus de chance d’être efficace si l’accompagnant se fonde sur l’hypothèse que chaque personne détient un potentiel positif considérable qui ne demande qu’à se développer pour peu que soit offert un climat psychologique facilitateur que l’accompagnant offrira par ses attitudes d’empathie, de regard positif inconditionnel et de congruence. » cf. page 35.
Divers auteurs situent la naissance du counseling vers 1900 aux Etats-Unis, à l’époque où des
mouvements caritatifs s’organisèrent pour aider, accompagner des publics tombés
dans la pauvreté, conséquence de l’industrialisation.
Ces formes d’aides se sont rapidement
organisées avec les méthodes d’accompagnement psychologique qui correspondaient
aux grands courants thérapeutiques (les écoles cognitivo-comportementalistes,
existentialistes, de l’approche centrée sur la personne, psychanalytiques,
systémiques, etc.).
(1) Note sur
l’orthographe de mot counseling : les Américains
l’écrivent counseling, les Britanniques counselling. Notre attachement à Carl Rogers, fondateur de
notre Institut, nous fait choisir de l’écrire avec un seul « l » sauf
quand nous citons un texte ou un organisme où il en comporte deux.
Carl
Rogers a particulièrement aidé à la promotion du counseling
à l’occasion d’un conflit qui a opposé des membres d’organismes de psychiatres
aux psychologues. Les psychiatres américains voulaient empêcher les
psychologues de pratiquer la psychothérapie. Carl Rogers suggéra de modifier le
nom de l’activité de psychothérapeute en « counselor »
et permit ainsi aux praticiens de poursuivre leurs activités en désarmant
l’opposition des psychiatres. Ces « counselors »,
professionnels de la relation d’aide, s’organisèrent en un large panel de
disciplines qui n’étaient plus soumises au monde de la médecine ou de la
psychologie.
La
France s’apprête à vivre la même situation que les Etats-Unis il y a un
demi-siècle : la réglementation de la profession de psychothérapeute.
Malgré l’opposition des psychiatres et des psychologues à la réglementation de
cette profession, nous présageons que
cette reconnaissance officielle arrivera
tôt ou tard car nous observons qu’inexorablement les pays européens acceptent
les critères proposés par l’Association Européenne de Psychothérapie (voir page
14 les critères requis pour l’obtention du Certificat Européen de
Psychothérapie).
En
conséquence de nombreux praticiens qui exercent sous la dénomination de
psychothérapeute et qui ne répondront pas à ces critères, se verront dans
l’impossibilité de poursuivre leur pratique avec ce vocable.
Il
est et sera alors difficile de trouver un terme simple substitut du terme
psychothérapeute. En Europe, c’est le terme anglo-saxon counselor
qui a pris cette place. En France il n’y a pas d’accord unanime sur une
dénomination substitut et, à défaut, le terme counseling
pourrait être le terme choisi.
Le
terme de «counseling» pourrait alors remplacer le
terme dorénavant protégé.
Carl
Rogers avait, dès la mise en place de son programme européen en 1980, inclus
dans celui-ci la double démarche de formation à la psychothérapie et au counseling au sein de son programme de formation. Nous
poursuivons donc son travail en y ajoutant les options que requière
l’Association Européenne de Psychothérapie pour les psychothérapeutes d’une
part et, d’autre part nous poursuivons nos contacts avec les représentants de
l’Association Européenne de Counselling qui définit
actuellement des critères spécifiques à la formation du counselor.
QUEL EST L’AVENIR DU COUNSELING EN FRANCE ?
Nous
sommes convaincus que l’exercice du métier de counselor
est appelé à avoir un avenir important en France dans les années à venir.
Toutefois
nous pensons que le départ significatif de la reconnaissance de la profession
de counselor ne se fera que le jour où sera
officialisé le statut du psychothérapeute (ce qui ne nous empêche pas de
contribuer, au sein des organismes représentatifs du counseling,
au travail de la préparation du statut du counselor).
Dans les pays anglo-saxons le counseling est un métier à part entière et le nombre
d’organismes de formation important (en 2000 la British Association for Counselling regroupait 16 000 membres). Par ailleurs notre
participation à diverses manifestations d’organismes européens nous fait
constater que le counseling est également
favorablement accueilli dans les pays germanophones. Enfin dans les
institutions européennes (où il est de mise de parler plusieurs langues) le counseling est une activité tout à fait admise et intégrée.
L’objet
d’une formation au counseling est de développer chez
le participant ses qualités d’écoute et d’accompagnement. Sur ce point il n’y a
pas de différence avec la psychothérapie.
Le
counseling se différencie dans ses pratiques par le
fait qu’il est appliqué dans des contextes sociaux distincts :
- counseling en
milieu pastoral,
- counseling en
entreprise,
- counseling de
soutien aux populations déplacées,
- counseling dans
les établissements éducatifs,
- counseling après
de malades chroniques graves,
- counseling en
milieu hospitalier,
- counseling
auprès de populations traumatisées (guerres, explosions, attentats, …),
- counseling
auprès d’une population en cours de réinsertion,
etc., etc….
Pour
l’intervention de counselors dans des actions
sociales caractérisées, les instituts employeurs privilégient la double
compétence qui est celle d’une formation technique correspondant au milieu
social correspondant alliée à une formation à l’écoute telle que nous la dispensons.
La variété des
intervenants facilitateurs (voir pp. 28-32) au sein de notre formation et les
domaines de spécialisation qui sont les leurs permet de couvrir la majorité des
domaines d’activité qui peuvent vouloir être explorés.